Jean-Pierre CARRE
Né en 1872, élève de Benjamin Constant et de Jean-Paul Laurens, Jean-Pierre Carré était surtout un illustrateur. Engagé et altruiste, il anime à Paris dès le début de la première guerre mondiale l’entraide artistique, groupe de cantines pour les artistes dans le besoin. À 52 ans, il s’installe dans la cité où il poursuit son œuvre et donne des cours de peinture aux jeunes de la cité. Atteint d’une maladie des yeux, il perd la vue en 1943. C’est à son initiative que dans son atelier, le plus grand de la cité, on organise des séances de cinéma hebdomadaire qui rassemble à chaque fois une centaine de spectateurs, activité gérée par les résidents eux-mêmes. Occasionnellement, ce cinéma se fait salle de théâtre sous l’impulsion de sa femme, Madeleine Carré, avec pour acteurs les jeunes ou les enfants du 13. Par ailleurs, il initie les cours d’art dramatique animés bénévolement par des comédiens du théâtre Hébertot, du théâtre Antoine ou de la Comédie-Française. La petite troupe qui résulte de ces activités donnera même de nombreuses représentations dans les villes alentour avec Molière à l’affiche, mais aussi des comédies de Jean-Pierre Alexis (pseudonyme de Jean-Pierre Carré…). Certains de ces comédiens amateurs se dirigeront vers des carrières professionnelles de la scène. Il s’éteint en 1948.