Olivier HARTEMANN
Le blanc du papier n’est pas le blanc de la toile.
Il n’en a pas le grain, ni ne vibre.
Il est lisse. Il est un tout profond, un creux, une attente.
Il est un vide à appréhender, à cerner pour établir le lieu d’une rencontre
et faire surface : un nouveau papier.
Quelqu’un se tient là-dessous, comme « avant ».
Quelque chose a eu lieu qu’il faut alors revivre, faire exister de nouveau.
Mu par l’eau, altéré par elle, guidé et contraint par ses flaques aléatoires,
ses précipités, le noir produit un lent récit de cendres froides.
De gris en gris, en flux, en reflux, les couleurs se nettoient, révèlent
et
réaniment les fragments d’une vie, rejouent un processus.
(Texte d’Olivier Hartemann)