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L'HOMMAGE DE SA FILLE

 

Je me souviens d’un jour, petite enfant, entendre ma grand-mère maternelle me dire : « ah, ton père… tu lui demanderais la lune, il irait te la chercher ». Et moi  de lui répondre : mais si lui me demandait la lune, j’irai aussi la lui chercher. » « Ah, eh bien, je me demande bien comment tu ferais… » Les grands mères maternelles sont parfois malveillantes.

 

Je me souviens de ces promenades en voiture tôt le dimanche matin à travers les marais salants, et de tours en banlieues les fins d’après-midi, de nos virées en deux chevaux jusqu’à la baie  de la Baule en emmenant avec nous mes copains de CE2, des phares qui brillaient au loin entre la Turballe et Piriac lors que le samedi soir nous rejoignions l’auberge de la pointe du Castelli.

 

Ces cinq dernières années, c’est moi qui conduisaits  J’ai tenté d’aller chercher la lune, je l’ai cherché avec toi, jusqu’à Pia, jusqu’à Barcelone, jusque, parfois de nuit, perdus au fil des côtes du Finistère Nord. On s’inquiétait pour toi, on s’inquiétait pour moi. Et toi-même cet été, tu commençais à t’impatienter : où est-ce qu’on va, quand est-ce qu’on arrive, ça fait longtemps qu’on roule…

 

Maintenant tu roules avec la lune et tu voles entre les planètes, et d’ici-bas, de nuit, je regarde le ciel étoilé.

 

Vas, mon ami, vas

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